Depuis plusieurs semaines, un mystérieux psychopathe s'est mis à sévir à Berlin. Ses victimes sont retrouvées vivantes et ne présentent aucune blessure externe, mais elles sont complètement apathiques, dans un état pratiquement végétatif, comme si on leur avait enlevé toute possibilité de communiquer et d'interagir avec le monde extérieur. Dans leur main, les enquêteurs découvrent à chaque fois un bout de papier portant une inscription énigmatique, et les victimes se multiplient sans que rien ne semble pouvoir arrêter celui que la presse a désormais surnommé le Briseur d'âmes...

En cette veille de Noël, Caspar, un jeune homme amnésique, se retrouve interné dans une clinique psychiatrique sur les hauteurs de la capitale allemande. Assailli de souvenirs, persuadé que sa fille est en danger et l'attend quelque part à l'extérieur, il envisage de prendre la poudre d'escampette, mais une tempête de neige contrarie ses plans, et le voilà enfermé dans l'établissement avec une poignée de patients et le personnel de l'établissement.

La tempête fait rage au-dehors et l'établissement se retrouve bientôt coupé du monde et dans l'incapacité de communiquer avec l'extérieur. Au même moment, des événements tragiques agitent la clinique, et Caspar comprend que le Briseur d'âmes est parmi eux. Désormais, Caspar ne peut plus faire confiance à personne... et encore moins à lui-même.

 

En quelques thrillers, Sebastian Fitzek s'est imposé comme le nouveau nom du polar allemand. À chaque nouvel opus, il se classe en tête des ventes. Avec Le Briseur d'âmes, le voilà qui mêle huis clos et thriller scientifique, avec une plongée au cœur de l'hypnose et de l'amnésie. 916mwmqbJ5L._SL1500_.jpg

Si l'auteur sait toujours aussi bien ménager le suspense en fournissant de nombreux rebondissements, comme à son habitude, il n'empêche que ce roman ne convainc pas autant que les précédents ouvrages de Fitzek : l'intrigue, même si elle est en quelque sorte dédoublée entre passé et présent, est assez faible, et les personnages sont à peine esquissés, là où l'auteur nous avait habitués à des caractères bien trempés et dotés d'une grande profondeur psychologique.

L'ouvrage pèche surtout par sa longueur : il est bien difficile de nos jours d'écrire un thriller en moins de 400 pages, et c'est sans doute cette brièveté (pour des raisons de délais éditoriaux, peut-être ?) qui nuit le plus à la lecture de ce roman.

Comble de malchance ou de médiocrité pour un livre si court, l'intrigue est bien longue à se mettre en place, et le lecteur met beaucoup du temps à s'attacher un tant soit peu au héros ou aux autres personnages, qui sont complètement transparents d'un bout à l'autre du livre et ne semblent servir que de faire-valoir.

Pourtant, l'idée était intéressante, et la lutte du héros pour recouvrer la mémoire est plutôt bien construite, mais le lien avec la présence du Briseur d'âmes dans la clinique n'est expliqué qu'à la toute fin du roman, dans un dénouement tiré par les cheveux où le coupable se trouve obligé de raconter par le menu tout ce qui l'a conduit à commettre ses crimes, au cas où le lecteur aurait eu du mal à suivre... Pour la vraisemblance, on repassera.

Ajoutons que ce thriller, très inspiré des films d'horreur, et en particulier des slashers, est incroyablement confus, avec des dialogues qui ne servent à rien si ce n'est à noircir de la page, et des rebondissements invraisemblables : on aura rarement vu un groupe de personnes enfermées avec un tueur subir autant d'avaries et de malheurs.

Le Briseur d'âmes se laisse finalement lire sans trop d'efforts, mais reste bien en-dessous des précédents ouvrages de Sebastian Fitzek, peut-être un peu vite considéré comme un maître du thriller à l'allemande. Espérons que ce ne soit qu'un incident de parcours, et que l'auteur retrouvera vite l'inspiration et la voie de l'originalité. 2,5 étoiles

 

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