Toutes les familles ont leur secret, et celle d'Antoine, architecte quadragénaire légèrement dépressif sur les bords, ne déroge pas à la règle. Pour faire plaisir à sa soeur Mélanie, il décide de l'emmener en week-end à Noirmoutiers, où ils avaient l'habitude de passer leurs vacances lorsqu'ils étaient enfants, jusqu'à la mort brutale de leur mère, d'une rupture d'anévrisme. De ce jour, leur vie a changé : leur père s'est remarié, et tous les souvenirs de leur mère, Clarisse, ont été bannis de la maison familiale. Mais sur le chemin du retour, alors que Mélanie est au volant et se trouve sur le point de révéler quelque chose à son frère, par un hasard aussi terrible qu'inexpliqué, elle perd tout à coup le contrôle de la voiture. Après l'accident, tous deux sont transportés à l'hôpital voisin, Mélanie grièvement blessée, Antoine quasiment indemne, du moins physiquement. En attendant d'obtenir des nouvelles de sa soeur, Antoine fait le bilan de sa vie : un mariage raté, des adolescents qui s'éloignent insensiblement de lui, un métier qui ne l'épanouit guère, un père qui lui fait peur... Et cette confidence que Mélanie s'apprêtait à lui faire... Que pouvait-elle bien vouloir lui dire ? Après des heures d'une attente insupportable, Antoine apprend enfin que sa soeur est sauvée, mais lorsque, une fois celle-ci réveillée, il essaie de l'interroger, elle ne semble se souvenir ni de l'accident, ni de ce qu'elle s'apprêtait à lui dire. Désormais, Antoine va tout faire pour découvrir la vérité, pour mettre au jour ce secret que sa famille s'est toujours employée à lui cacher. Mais certains secrets ne devraient pas être révélés...

 

Voilà un roman qui a tout du scénario tout prêt pour une saga estivale sur TF1. Rien n'y manque : le secret de famille inavouable et dissimulé sur plusieurs générations, les personnages caricaturaux (Antoine étant par exemple l'incarnation même du type passif auquel on a envie de hurler : "Réveille-toi, bordel !"), les mauvais dialogues, le suspense facile (il ne manque que la petite musique stressante à certains passages destinés à maintenir éveillé le lecteur), les rebondissementsboomerang prévisibles, même les scènes de sexe faussement érotiques censées susciter l'intérêt de la lectrice/ménagère de moins de 50 ans... Le tout n'ayant bien entendu aucune once d'originalité, et le fameux "secret" se révélant finalement (et au bout d'un certain nombre de pages toutes plus insipides et ennuyeuses les unes que les autres) bien peu intéressant, vaguement sulfureux et subversif bien évidemment (comme le veulent les règles du genre), et d'une insignifiance déconcertante. Ajoutons que l'écriture de Tatiana de Rosnay est désespérément plate, sans aucun style ni effort d'écriture, ce qui explique qu'on l'ait si souvent comparée à ses comparses Pancol et Gavalda, dont les succès de librairie semblent inversement proportionnels à leur talent d'écrivain. Rien d'intéressant ni d'original, donc, dans ce roman, envahi, qui plus est, de personnages secondaires n'apportant absolument rien à l'intrigue (on pense par exemple à la pauvre Pauline qui, en plus de mourir d'une façon stupide, n'est d'aucune utilité dans l'histoire), parsemé de clichés et de facilités révoltantes (Angèle la thanatopractrice, l'Ange de la mort montée sur sa Harley, qu'elle chevauche joyeusement telle une Walkyrie moderne, vous saisissez le niveau de la symbolique à l'oeuvre dans ce roman). On cherchera également longtemps le rapport, même vague, du roman avec son titre, car nul boomerang n'intervient dans ce texte, ni au propre ni au figuré, tant tout y est convenu et dénué d'intérêt, d'autant que le lecteur reste parfaitement insensible face à cette histoire de deux gosses de riches qui tentent de percer les mystères de leur passé, en essayant vaguement de nous attendrir par la même occasion. En bref, un livre qui fera éventuellement passer le temps sur la plage ou dans le métro, mais guère plus. Oubliable, oublié sitôt refermé. 1 étoile.

Retour à l'accueil